Le CIPA a été créé en 1965, à l’initiative du recteur Pierre Houzeau de Lehaie, de la Faculté Polytechnique de Mons et du Recteur Max Drechsel, de la Faculté économique du Hainaut, sous la forme d’une ASBL (association sans but lucratif), alors dénommée « Centre interfacultaire de phonétique appliquée » (Moniteur belge [MB], 4/2/65). L’internationalisation des activités du CIPA a amené son Conseil d’administration, en 1971, à lui donner sa dénomination actuelle : « Centre International de Phonétique Appliquée » (MB, 20/5/71).
À l’origine, l’objectif essentiel du CIPA était d’étudier le langage en tant que phénomène oral, en vue de promouvoir l’enseignement des langues et le multilinguisme.
Méthodologie structuro-globale
Il participe alors à la recherche et la diffusion de la méthodologie structuro-globale audio-visuelle (SGAV), née des travaux de l’ENS de Saint-Cloud (Paul Rivenc) et de l’Institut de Phonétique de Zagreb (Petar Guberina). Cette méthodologie, qui introduit une véritable révolution dans l’enseignement des langues, sera expérimentée avec succès à la toute nouvelle Ecole d’Interprètes Internationaux, créée en 1962.
De nombreuses activités de recherche, d’enseignement et surtout de formation (stage international annuel) seront peu à peu reprises par l’Institut de linguistique de l'Université de Mons.
Editions
Le CIPA a eu très tôt le souci de faire connaître les recherches de ses collaborateurs.
Il a ainsi participé activement à la création de la Revue de Phonétique Appliquée (R.P.A.), diffusée depuis 1965 par l’UMons chez Didier Erudition (Paris), devenue ensuite la collection « Recherches en PArole ».
Il a également produit des ouvrages dans une collection intitulée « Langage et Société » en coédition avec Didier Erudition, jusqu’à la disparition de cette librairie. Par la suite, grâce à la mise en place d’une structure éditoriale souple, il a poursuivi et développé ses collections d’ouvrages dont la nature non commerciale aurait vraisemblablement empêché les auteurs de les présenter dans le délai souhaité.
On trouvera ci-après une description détaillée des Editions du CIPA.
Langues et coopération
Considérant la langue comme un facteur essentiel de développement pour les pays du Tiers-Monde, le CIPA se tournera très tôt vers la coopération au développement.
En 1973, le CIPA avait constitué un « Groupe d’études et de recherches sur les langues africaines » (GRELA). A son actif, un ensemble pédagogique (8 volumes) : Le Français sans Frontières (Ed. De Boeck, Bruxelles), livre du maître, livres de l’élève, cassettes, documents complémentaires. Dès 1983, naît une nouvelle structure, grâce à une aide publique en personnel, le « Centre d’Information et d’Adaptation de Matériel Didactique pour l’Afrique » (CIAMDA). Ses activités, à l’origine exclusivement tournées vers l’Afrique, s’étendront peu à peu aux autres continents. Il s’agit
· de fournir aux stagiaires ou étudiants étrangers en Belgique un encadrement et une aide logistique ;
· de fournir aux enseignants francophones en instance de départ ou séjournant à l’étranger une information sur les outils didactiques les plus appropriés;
· de servir de relais entre les étrangers étudiant en Belgique ou rentrés dans leur pays et certains organismes belges (services sociaux, Ecoles,…), et des enseignants belges en partance pour l’étranger;
· d’assurer un suivi dans la transmission d’informations didactiques auprès des anciens étudiants ou stagiaires.
En 1998, le CIPA a bénéficié d’un legs fait par Madame Huguette Leurquin (1924-1998). Cette coopérante belge, plusieurs fois stagiaire, a consacré l’essentiel de sa carrière à l’enseignement du français en Afrique bantoue. Elle a dédié sa fortune, constitué en Fonds Huguette Leurquin, à des actions en faveur des pays francophones de cette région.
Depuis 1998, l’appellation officielle du CIPA est suivie de la mention « Langues, Coopération, Développement et Culture de la Paix ».
In fine
L’importance des activités internationales du CIPA a été consacrée par son accréditation auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie, en qualité d’OING en relations d’information mutuelle, d’abord (1998), puis avec statut consultatif (2005), et auprès de l’UNESCO, en qualité d’ONG en relations opérationnelles (2000) et de statut de consultation (2012).